Ces mouvements sont évoqués sans préjuger des rapprochements qui devraient également toucher le monde de la mutualité. Si l’absorption de la LMDE par la MGEN est sur les rails, d’autres évolutions sont à attendre des semaines qui viennent, favorisées par l’effervescence sur le marché de la santé.
En attendant, et comme toute règle a toujours une exception, c’est la création d’une institution de prévoyance par Allianz au sein du groupe B2V qui a nourri les discussions et les conjectures dans le landerneau de la protection sociale complémentaire.
B2V représente 2,5% de l’activité des fédérations AGIRC-ARRCO et n’a pas vocation à survivre au mouvement de concentration qui se prépare. Il est vrai que ce destin tragique s’expliquait notamment par l’absence, au sein du groupe, d’une institution de prévoyance paritaire. Pour mémoire, B2V est l’acronyme de Bachaumont-Victoires-Saint-Vincent-de-Paul, rues parisiennes où étaient installées les entités préexistant au groupe. Celles-ci étaient dominées par la caisse professionnelle de l’assurance, et son pendant en prévoyance, le Bureau Commun d’Assurances Collectives (BCAC), qui gère le contrat santé de la profession.
Le BCAC est un GIE créé en 1937, dont la gouvernance est strictement patronale et assurantielle.
A ses débuts, B2V a bien comporté une institution de prévoyance: la CANAREP (dévolue à l’enseignement privé). Celle-ci a toutefois quitté le groupe au terme d’une procédure assez peu amicale, pour rejoindre Uniprévoyance. Ce départ laissant B2V «orpheline» et passablement affaiblie: comment justifier l’existence, dans la galaxie paritaire, d’un petit groupe sans institution paritaire?
Dans ce contexte, la création d’une institution de prévoyance au sein du groupe B2V devrait permettre à celui-ci de mieux se positionner dans une perspective de fusion. Selon toute vraisemblance, B2V devrait rejoindre le giron de Pro-BTP, groupe qui accepte de préserver la coloration professionnelle des éléments qui le rejoignent. D’ailleurs, B2V a adopté la plate-forme informatique de Pro-BTP.
Reste à savoir quel sera l’intérêt d’Allianz dans cette opération. L’assureur allemand a racheté en 2013 le portefeuille de Gan Eurocourtage à des tarifs bradés (environ 200 millions d’euros). Il se dote maintenant d’une institution de prévoyance, après avoir sévèrement combattu les désignations devant la justice. Or, les désignations sont mortes et le temps des recommandations arrive. Il faudra regarder avec attention l’évolution de cette institution dans le courant de l’année.