NextiraOne (NXO) est une ancienne division d'Alcatel spécialisée dans l'intégration des systèmes d'information et de communication des entreprises. NXO emploie près de 1400 salariés. Jusqu'à présent, ces derniers étaient couverts par des régimes santé et prévoyance Humanis. Suite à une opération séduction d'Henner, Humanis est en passe de perdre ce marché.
Tracas Humanistes
Bien qu'Humanis soit l'opérateur protection sociale historique de NXO, par le biais de son "canton de la Boétie", cela fait quelque temps que les relations entre l'assuré et son assureur ne sont plus au beau fixe. Elles ont commencé à se détériorer à l'occasion du passage aux contrats responsables, début 2016. S'il est vrai qu'Humanis n'est en rien à l'origine de cette évolution juridique, les syndicats de l'entreprise n'en ont pas moins été passablement agacés de la manière dont elle y a été mise en oeuvre. Ils n'ont en effet pas apprécié la dénonciation, préalable à leur réexamen, des contrats obligatoires et facultatifs par la direction et ont estimé que certains retards pris par l'assureur dans la transformation des régimes avaient fourni un trop bon prétexte à la direction.
Par la suite, en 2016, pour les salariés et leurs représentants, les motifs d'insatisfaction à l'égard d'Humanis se sont multipliés. Délai de mise en place d'une sur-complémentaire santé, délais de remboursement de frais avancés, difficultés de fonctionnement du "tiers-payant" dans le cas de certains médicaments remboursés à 15 et 30 % : rien n'allait décidément plus pour les assurés NXO, habitués à une haute qualité de service. La CFDT, que l'on suspectera difficilement de mauvais sentiments à l'égard du géant paritaire, déplorait "une dégradation régulière des relations avec la caisse Humanis", tandis que la CGT versait dans le mélodramatique : "tout porte à constater que le marié n’est plus suffisamment attentif et que lasse, la mariée est désabusée..."
Un tandem Henner/Gan ?
Confrontée à la grogne des salariés et de leurs représentants, la direction de NXO a tout fait pour se débarasser au plus vite d'un sujet de fâcherie sociale bien innoportun de son point de vue. A l'automne 2016, consultant de son côté, elle a trouvé la solution : un tandem Henner/Gan, pour la santé et la prévoyance. Soucieuse de démontrer au personnel et aux syndicats à quel point elle était attentive à leur bien-être - et également, penseront sans doute certains lecteurs, soucieuse d'économiser au plus vite sur la part patronale des cotisations protection sociale... - elle a dénoncé les contrats Humanis à la fin du mois d'octobre 2016, avec effet à fin décembre de la même année. Elle a fièrement annoncé la bonne nouvelle aux syndicats fin novembre, en CE.
L'effet ne fut pas celui qui était probablement escompté. Certes, les représentants des salariés, CGT et CFDT en tête, ne cessaient de se plaindre d'Humanis. Mais enfin, après tout, la CGT et la CFDT de NXO siègent en bonne place au conseil du canton La Boétie. Et puis, comme tout bon GPS qui se respecte, Humanis sait être reconnaissant à l'égard des partenaires sociaux. Alors voilà, quitter le giron d'un assureur paritaire pour intégrer celui d'une compagnie privée : "non merci". Les élus au CE ont obtenu de la direction qu'elle revoie son calendrier. Les contrats prévoyance et santé Humanis étaient prorogés de six mois et une commission ad hoc d'élus du CE allait étudier les possibilités d'améliorations des deux contrats Humanis ainsi que les offres concurrentes.
Vers une offre Henner/Anips
Entre la fin de l'hiver et le début du printemps, les représentants syndicaux n'ont pas ménagé leurs efforts afin de tenter d'échaffauder une remise à plat de leur protection sociale Humanis. En particulier, la CGT a tenté de maintenir Henner à bonne distance, se doutant bien que le courtier était plutôt partisan du chamboulement général. Hélas pour les syndicalistes, la direction de NXO n'en démordait désormais plus : Henner avait frappé fort et avait toutes les chances d'être l'intermédiaire des contrats. Mais l'employeur ne souhaitait pas passer en force sur le dossier. Afin de s'attirer les faveurs de la CGT et de la CFDT, Henner a alors jugé bon d'étudier d'autres pistes d'assureurs partenaires comme, par exemple, celle d'Humanis, sans passer par le canton La Boétie, et celle de l'Anips.
En mars et en avril 2017, deux réunions entre la direction, les organisations syndicales et Henner ont permis des avancées décisives sur le contour des futurs contrats et le choix de l'assureur. Sur la base d'une offre que nous vous présentons ci-dessous, le duo Henner/Anips a retenu l'attention de la direction de l'entreprise. Les représentants des salariés sont quelque peu rassurés par les garanties proposées par le duo, ainsi que par le niveau des cotisations actifs et retraités, moins élevé que le niveau actuel. La CGT estime, certes, toujours que, dans l'état actuel des choses, "trop de questions restent sans réponses". Pour autant, à moins de deux mois du changement des régimes et des prestataires prévoyance et santé, les jeux semblent faits chez NXO.