C'est, comme toujours, l'histoire de l'arroseur arrosé. Alors que certains assureurs ont violemment dénoncé les clauses de désignation "chez les autres", ils n'ont toujours pas trouvé de solution viable à l'avenir de celle qu'ils ont retenue pour leur propre branche professionnelle depuis de nombreuses années. Ainsi, alors que les partenaires sociaux se sont mis d'accord sur une adaptation du régime de branche aux dispositions sur les contrats responsables (en relevant les garanties et la cotisation en vigueur), ils n'ont toujours pas clairement pris position sur l'avenir de la désignation qui retient le Bureau Commun d'Assurances Collectives (BCAC) comme gestionnaire du régime.
Il faut dire que la difficulté est de taille. Le BCAC est un élément important du groupe B2V mis à mal par les restructurations en cours à l'AGIRC et à l'ARRCO. Une récente commission paritaire des fédérations a tranché sur le fait (évoqué à de nombreuses reprises sur BI&T) que les personnels de l'enseignement privé rejoindraient l'entité Humanis. Si B2V a bien obtenu, en contrepartie, que l'ensemble des assureurs soit désormais affilié auprès de lui, la perte d'effectifs est sèche et constitue un rude coup pour ce petit groupe créé artificiellement en son temps pour conserver des présidences à de vieux chevaux de retour comme Jacques Campora. Dans la pratique, B2V n'est plus guère que le groupe de protection sociale de l'assurance et a perdu tout caractère interprofessionnel.
A quelque chose malheur est bon: cette situation facilite l'intégration de B2V dans le futur Alliance Pro qui peine à voir le jour. Débarrassé de tout caractère interprofessionnel, B2V devrait se transformer en pôle assurance du futur groupe dédié aux organismes à caractère professionnel.
En attendant, les assureurs ont dû lâcher du lest sur la désignation du BCAC. Ils ont décidé de lancer prochainement un appel d'offres ouvert... aux seuls assureurs, qui devraient choisir le BCAC comme gestionnaire du régime. Il est parfois difficile de faire ce que l'on prône, à défaut de pouvoir prôner ce que l'on fait.